Toutes mes nuits

Rien ne remplacera le silence qu’elle a laissé. Savoir qu’elle existe est un vrombissement incessant, une entrave à mes jours.

En croisant mon regard le laser de ses iris azur a tracé son filigrane en transparence sur le revers de mes pupilles. Une vision d’elle indélébile recouvre chaque mur, chaque espace, comme l’ombre d’une mire s’étendant sur l’horizon. Je la vois partout et ne la croise nulle part.

Nos routes ne traverseront plus la même ville, et les sentiers détournés ne mèneront plus qu’au désespoir. Même sans vin sur la poésie, les poèmes resteront vains.

L’analyse critique de la raison détériorée se verra assigner un divan, délaissant le tabouret de granit du penseur véhément.

Elle, reprendra son chemin, de clarté retrouvée. La noirceur aura été chassée par impuissance, comme on s’écarte d’un nuage qu’on ne peut dissoudre. Détestant que l’amour s’accoutre d’effort, elle cherchera une nouvelle évidence.

Rien ne remplacera le silence qu’elle a laissé. Savoir qu’elle existe est un vrombissement infini, une entrave à mes nuits.

Cribas 16.07.24

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