Loin d’être un mythe, l’être aimé est un choix OU Choisir son mythe (à Alexandra)

Je ne rêve plus

Et j’en crève

Lentement

Machinalement

Je m’élève

Et je lis

Les idées

D’intellectueurs passés


Ma vie est une rumeur

A laquelle je ne crois pas

Et je ne vois plus

Que ma tumeur sur l’horizon


Là-bas je me noie

Dans le volume des morts

Un écran de lumière bleue me masque

Et la sourdine de ma révolte        

S’étouffe

En hautes fréquences

Dans un casque


Je crève machinalement

Dans un monde de machines

Et dans la ronde des machins

Je décroche et le vide

M’attire dans l’infini effaçant mes racines


Je ne crève plus

Comme dans un rêve me voilà

En enfer

Me voici comme dans mon rêve enfin


Et j’aimerais tant que tu me rejoignes

Et je voudrais maintenant vivre de ta flamme

J’étais jeune à peine sorti du temps de la poigne

J’ai de la peine aujourd’hui ma tendre femme


Je ne rêve plus

Comme je crève enfin me voilà

En enfer

Me voici comme dans ton rêve enfin


Je n’existe plus que pour toi

Enduit de néant tel un muscle saillant

Sexiste il n’est plus l’homme seyant

Se porte avec une robe de soie


Je ne rêve plus

Comme toi

Lentement je lis machinalement

Tout ce que j’ai souffert

Tout ce que j’ai appris

En enfer

Ta rumeur est mon dernier festin


Cribas 03.06.2023

Le barde itinérant ou Le négociant en vers sur son radeau

Alors que le temps file

Et que sa bobine cynique traverse le chas de mon verbe pointu

Je rôde, absent servile, sur les canaux

De l’or en poudre me tombe des sourcils

J’ai du bleu aussi            

Dans le sang

Et j’ai de l’or dans les doigts, et je tire sur la corde des fourneaux

Et j’ai de la corne sous les phalanges

Toute la beauté je m’en arrange

Le radeau tangue sous mes statues, mais dans son sillage

C’est le monde entier qui se noie

Dans un râle

Abattu, transmuté

Tel l’oiseau liberté autrefois,

Bleu du plomb dans l’aile aujourd’hui

On peut tout dire tout faire

Même mourir a son choix

Alors que le temps file

Et que les vers scintillent dans l’obscurité

Loin des temples qui brillent de mille médias

A toute vitesse

Loin des champs basses fréquences de l’obscurantisme

Où paissent les peuples magnétisés

Alors que le temps file

Et que les aiguilles perdent le nord

Les girouettes sifflent dans tous les sens

Pour avoir raison                   

Une dernière fois encore.

Cribas 16.04.2023

Vérité.s

La vérité n’existe pas

Des vérités valent mieux qu’une.

Pas d’elles-même

Des vérités volent mieux qu’une.

Existence ciel

Pas d’ailes même!

J’évalue je vole à vue

Dillapidant

Mes verrues en réserve

Paye ta colère, ta haine

On se reverra en enfer

C’est une promesse qu’ici l’amour ténu

Prisonnier

N’a tenu qu’en vers

Libres

Cribas 08.2022