Je ne rêve plus
Et j’en crève
Lentement
Machinalement
Je m’élève
Et je lis
Les idées
D’intellectueurs passés
Ma vie est une rumeur
A laquelle je ne crois pas
Et je ne vois plus
Que ma tumeur sur l’horizon
Là-bas je me noie
Dans le volume des morts
Un écran de lumière bleue me masque
Et la sourdine de ma révolte
S’étouffe
En hautes fréquences
Dans un casque
Je crève machinalement
Dans un monde de machines
Et dans la ronde des machins
Je décroche et le vide
M’attire dans l’infini effaçant mes racines
Je ne crève plus
Comme dans un rêve me voilà
En enfer
Me voici comme dans mon rêve enfin
Et j’aimerais tant que tu me rejoignes
Et je voudrais maintenant vivre de ta flamme
J’étais jeune à peine sorti du temps de la poigne
J’ai de la peine aujourd’hui ma tendre femme
Je ne rêve plus
Comme je crève enfin me voilà
En enfer
Me voici comme dans ton rêve enfin
Je n’existe plus que pour toi
Enduit de néant tel un muscle saillant
Sexiste il n’est plus l’homme seyant
Se porte avec une robe de soie
Je ne rêve plus
Comme toi
Lentement je lis machinalement
Tout ce que j’ai souffert
Tout ce que j’ai appris
En enfer
Ta rumeur est mon dernier festin
Cribas 03.06.2023