Système

 

 

Pour certains c’est un plaid dans lequel on s’enroule pour s’adorer

Pour d’autres une plaie où des mouches les invitent à suppurer

 

Ceux qui vivent en enfer

Et ceux dont le cœur est un columbarium

Ceux qui collectent dans des urnes les âmes

Et ceux dont les larmes abreuvent la haine

 

Celles et ceux qui sur terre

Se partagent la cave et l’atrium

Tous ceux que l’on condamne

Pour un regard lancé, qui revient blême

 

Aucune fleur ne prend racine dans les orties

Et les chrysanthèmes signent le marbre de l’orgie

Du début à la fin

La faim rappelle le début

                                                                  

Aucune rose ne s’attarde

Autour de mes racines du mal

 

Mes névroses sur le tard

S’enroulent dans leur châle

 

Je n’ai jamais eu de chagrin

Mais toujours bien au chaud

Dans mon silo à grains

Ma folie comportementale

A cru qu’elle se jetait à l’eau

 

A force de surnager

Dans un océan de poussière

On finit par s’enflammer

De  la moindre lumière

 

Du sommet des pyramides

Le soleil des frelons

Dévalaient les ombres fluides

Des abeilles sans noms

 

Rien n’a changé dans ce vivarium

Ni à la cave nid dès l’atrium

Si ce n’est l’échelle

En aluminium

 

Aucun papillon ne rend ses ailes

L’enfant de l’enfant de l’aigle

Prend ses aises

Seules les myrtilles, et les airelles

 

Pour certains c’est un plaid dans lequel on s’enroule pour s’adorer

Pour d’autres une plaie où des mouches s’invitent à suppurer

 

 

Cribas 17.02.2024

 

 

Ce contenu a été publié dans Poésie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Système

  1. @ude dit :

    Tant de finesse dans ce verre tant plein que vide qui n’en reste pas moins vers, tel un lombric ombellifère au creux de l’âme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *