Asile

 

En quête d’un asile

Ils se cherchent dans les villes

En quête d’un asile, ils se cherchent dans les villes. Leur nature hurlante ayant du coffre, force parfois devant un guichet automatique la serrure d’un instinct de survie déplacé.

La destination habituée à l’abri d’autres regards effacés, recèle de la bonhommie sans surprise, quand en bout de trottoir elle piétonne, soudainement, au bonhomme rouge sauvage et ivre.

Les clodos depuis toujours éloignés des bases, s’amusent avec ces missiles balistiques.

L’âme en fureur sur les dalles semées d’immense solitude, ils claudiquent la nuit en hurlant nos jours semblables.

Sur le parvis des gares ils nous observent, avec l’œil vitreux des garde-barrières déchus.

Leurs signaux de fumée s’évaporent dans l’oubli des nuages, inhalés tel un petit train cheminant vers le passage à niveau de sa nouvelle génération.

Lancé à pleine allure sociale notre autorail ne s’égare plus sur des routes parallèles. Il balise le chemin tout tracé d’une humanité émiettée par son ballast, où chaque enfant, chaque traverse,  doit commencer par poser ses propres balistes.

Ainsi, quelque soit l’air du temps, les traits de caractère sont jetés dans les transports en commun, et l’on entend siffler les trains.

En recherche d’âmes moins dociles, vivantes, la chanson du clochard cherche son refrain dans le train-train des issues de secours condamnées.

 

Cribas 20.04.2025

 

 

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Une réponse à Asile

  1. @ude dit :

    Qui se cherche ne trouve

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