Balade dans un cimetière lambda

 

La vie empresse

Le temps pousse vers la sortie

La conscience lève son pouce

En rebroussant le poil

De l’âme

 

Mais le temps presse

 

Je vois des larmes

Dans l’œil blafard du mort

Livré à lui-même

Sans amour ou seul

Et sale ou sur son tas d’or

Mais trader toujours de son propre sort

 

Chaque instant pressurise

 

Tout passe en gros

Sur le tamis de l’existence

Et dans l’essaim

Où se dessinent ses frises

Les proies du destin festoient

Sur des mirages trop plein de désert

 

Hanté par nos restes

 

Le tempo des faits divers

Balancent dans le vide

Des noms propres au hasard

Seuls les renards

Auront leur stèle

En enfer

 

La paresse des fosses communes

 

Le lichen espace les lettres

Que je cherche dans le ciel

Et en m’appuyant sur les nuages

Le gravier dérape sous mes pas

Je glisse ainsi dans la rage

De me voir six pieds sous terre

 

L’échec est une image pour plus tard

 

La mort embrume

L’œil du tigre

Et la truffe du fennec

A la même ivresse

Je divague

Sur ce fumet des siècles

 

Comme la souche abrutie d’un hêtre

 

Je pousse la porte vers la sortie

Mais cette fois je reste derrière la grille

Mon esprit fait de menottes agiles

Lâche un rire sardonique et son cri

Rebroussant le poil

De l’âme

 

Cribas 06.09.2025

 

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Une réponse à Balade dans un cimetière lambda

  1. silhouette dit :

    La petite mort

    D’une féminité émondée
    à une masculinité aigrie
    les liens tissés mot à mot
    s’étirent dangereusement
    entre lutte des classes et lâcher prise

    perchés chacun sur sont sommet
    subsiste la silhouette transpercée
    à la peine devinée
    entre les nuages

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