La vérité n’existe pas
Elle ne sert qu’à clouer le bec
Des vérités volent mieux qu’une
Cribas 04.2022
La vérité n’existe pas
Elle ne sert qu’à clouer le bec
Des vérités volent mieux qu’une
Cribas 04.2022
La violence tend son voile sur le monde
La colère s’y engouffre
La haine gonfle des ballons au vent
Les mères pleurent
Des bombes pleuvent
Membres et familles déchirés
Des enfants ne courent plus.
D’autres marchent la rage au ventre
Arrachés à l’existence
Si jeunes et déjà la peste dans les yeux
Le choléra fiché sur la dégaine
Ils bâclent comme ils peuvent leurs vies confisquées
Alors que les armes délibèrent
Les chants de guerre
Sont perclus
De vieilles rengaines insaisissablement oubliées
Les seigneurs à la table des moissons
De la peste et du choléra
Collectivisent, colonisent, diabolisent
Étirent d’hysteriques traits sans partage
S’isolent, attisent et s’insurgent
Terrorisent et condamnent
Un voile tombe sur le monde
La colère etouffe
Confine à la folie
Les peuples fous
Ils aliènent le peuple
Les peuples tuent
Ils massacrent le peuple
Les peuples meurent
Ils repeuplent
Les peuples tirent
Ils désarment le peuple
Le peuple peste
Ils répandent le choléra
Cribas 18.07.24
Comme une étoile sur le fond d’un océan
Je disparais de son planétarium
Echoué dans l’onde où je retourne à mon silence
Je me jonche en flashs de rhum
Les femmes
Dans les profondeurs loin des surfaces impeccables
Tout est pourrissement et vermoulures
Pourriture enfermement,
Tapis souillés de crasses urgentes planqués sous les tables
Les gens
Comme une ronce venue trop près de sa rose
Je suis chassé, de ses humeurs interdites
Lorsque son élégance, tout en élégance, prend la fuite
Devant le désastre nonchalant de ma prose
L’Amour
Sur le fil du rasoir et de la tronçonneuse
L’homme le chêne la femme et le hêtre
S’empilent sur le rebord d’amours heureuses
Dans l’espoir que l’un vivant chasse l’autre bête
La survie
L’enfant à qui l’on tord la clavicule
Et qui n’a jamais d’épaule pour pleurer
Avalera toutes sortes de pilules
Et sera peut-être beau à résilier
Le détachement
Comme une étoile sur le fond d’un océan
Je disparais de son planétarium
Echoué dans l’onde où je retourne à mon silence
Je me jonche en flashs de rhum
La fin
Plus une scène sur fond vert
L’amour aura fait son temps
Même sans effets spéciaux
Tout décor a son envers
La mort
Cribas 28.06.2024
Comme des milliers, voire des millions De gens vivant au 21 ème siècle Je ressens le vague à l’âme de l’être En proie à d’éternelles prédations
Naguère le divin octroyait l’ivresse Au peuple, et des aventures livresques Là où je vis tout se livre à la liesse Chaque solitude existe as the best
Déblatérer des sonnets aujourd’hui Dans un shaker avec des mots futurs C’est l’envie d’un retour comme on s’enfuit
Dans l’erreur je rêve aux anciennes aurores Quand les rimes s’enchainaient à l’aube Remaillant chaque visage pour un jour nouveau
Car bien sûr tout cela sonne faux L’histoire maquille et remaquille ses forfaits Des drapeaux rouge aux faux cils Au bout du fil sans cesse il y a une guerre Née de l’amour D’une fée ou de son enfer
Les guerres de territoire s’exhibent sous la lune Les frontières marquent à la culotte Les rixes sont le fruit pourri que mûrissent les lâches Le désespoir alcoolique se noie pour oublier sa flotte meurtrière
Né de l’amour D’une fée ou de son enfer
Mort dans la haine Sur terre à l’unisson
Cribas 13.05.23
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond
Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Les vieux ridicules
Se congratulent en mirant leurs ridules
Dans l’onde du reflet de leurs souvenirs communs
Et passant d’un âge à l’autre
Fièrement, aveugles à leurs propres boniments
Ils boivent le même thé
Dans la bulle d’à côté
Comme si l’automne
De rien n’été
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Les adolescents aux mots fluents
S’en vont vers leur veuve noire
Dévorés par le vide à l’affût d’un autre message fleuve
Ils tâtonnent dans le noir
En quête d’un totem influenceur
Et fièrement tels de vieux arrivistes
Pour le recul et l’histoire aucun regard
Ils boivent la même boisson
A même la veine du taureau
Comme si la liberté
De Sitting bull
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond
Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Les enfants ces montres de cire
Se dégagent avec force
Et grand peine de leur moule
La mèche allumée les fera pâlir
Lorsque la nuit sur leur écorce
Eblouira parmi la foule
La bougie de leurs souvenirs
Un jour le passé fera place au futur
Et dans ces jours cathédrale
Nous sommes vieux et ridicules.
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond
Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Cribas 23.04.2023
Alors que le temps file
Et que sa bobine cynique traverse le chas de mon verbe pointu
Je rôde, absent servile, sur les canaux
De l’or en poudre me tombe des sourcils
J’ai du bleu aussi
Dans le sang
Et j’ai de l’or dans les doigts, et je tire sur la corde des fourneaux
Et j’ai de la corne sous les phalanges
Toute la beauté je m’en arrange
Le radeau tangue sous mes statues, mais dans son sillage
C’est le monde entier qui se noie
Dans un râle
Abattu, transmuté
Tel l’oiseau liberté autrefois,
Bleu du plomb dans l’aile aujourd’hui
On peut tout dire tout faire
Même mourir a son choix
Alors que le temps file
Et que les vers scintillent dans l’obscurité
Loin des temples qui brillent de mille médias
A toute vitesse
Loin des champs basses fréquences de l’obscurantisme
Où paissent les peuples magnétisés
Alors que le temps file
Et que les aiguilles perdent le nord
Les girouettes sifflent dans tous les sens
Pour avoir raison
Une dernière fois encore.
Cribas 16.04.2023
Avec le temps, qui me ferre, je mélasse de tout.
La soupe que je servais fuide à la lumière de mon éternel mensonge,
naguère,
et de ma chancelante jeunesse en guerre,
n’est plus qu’un bouillon épais
goûtant la danse anachronique de ses informes serpents.
Cribas 09.2022
D’abord je me suis dit canelle,
puis caramel,
finalement vanille je suis sûr!