Gribouilleur de rêves

 

J’ai fait offense au bruit

Un instant dans le silence

Et me bardant de sa nuit

J’ai décomposé ma mécréance

 

J’ai composé ce poème

En éteignant tous les sons

La radio et le teint blême

Des fenêtres pleines d’actions.

 

J’ai écouté le temps

Qui me narguait de sa puissance

J’ai prostré le vent

Essoufflé ses véhémences.

 

 


Avale un ou deux poissons

Crûment tu verras

Qu’en gommant tes raisons

Le ciel existe en bas.

 

 

On observe le temps

Simplement en écoutant

Chanter sur les rideaux

Ses mouches prisonnières

 

On grimpe à la liberté

Les pattes comme des antennes

Brisées.

Trinque avec les étangs !

 

Si un chat s’y noie

Siffle une poule d’eau

Et tends un ragondin

Aux nénuphars défunts

 

 


Avale un ou deux poissons

Crûment tu verras

Qu’en gommant tes raisons

Le ciel existe en bas…

 

 


J’ai ouvert la fenêtre

Ça sentait moins le brûlé

J’ai appelé, chanté, hurlé

La friture était prête.

 

Tout était plus beau

Comme des comptes grimés

Magicien tel un chapeau

J’ai tiré un nouvel essai.

 

Gribouilleur de rêves

En attendant la lumière

Je continuais ma guerre

En songeant à la trêve.

 

 


Avale un ou deux poisons

Dûment tu verras

Qu’en rognant les saisons

Le ciel existe en bas.

 

 

Cribas 31.07.2007

 

 (Publication originelle blog de Cribas 2005-2018 + poésiphonie encore indisponible ici)

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