Musique de Kinishao « The Lost Story »
Je vous ai débarrassée d’un cheveu gris. Certainement un mauvais souvenir. J’ai décroché la lune pour vous. Une seule nuit. C’est suffisant. Ignorez-vous que la flamme vivante s’arrange avec ce que je contemple ? Je n’ai rien appris sans modestie, sans destitution forcée de mes coupables victoires. La résignation, en actes.
Je ne dispense plus de conseils, je vous les garde, pour moi.
L’insolence vulgaire est un métier d’autrefois. Autrefois, c’est déjà ce que représentera demain le jour qui aura bien voulu me lever hier.
Mes larmes vaines, mes cheveux blancs, nos vilenies sorties toutes froides de l’enfance, je n’y pense plus qu’avec la mesure vérifiable que me fournit la raison.
La faiblesse intrinsèque de croire en mes différences prononcées, n’est plus qu’un cheval de Troie, expérimenté par le déni, et qui piège mes affirmations condescendantes.
Exploration de l’âme à genoux ?
De la distance apprendre.
Ne cherchant plus à soudoyer l’armure pour quelques instants d’ego supplémentaires, je réside maintenant sur la couche supérieure de ma peau déchiquetée par tant d’avanies.
S’absorber. Eponger.
Je nous ai débarrassés d’un cheveu blanc. Ne regardez pas derrière, je suis là, vivant, devant vous.
Pleurez sans honte, j’entends vos larmes ! Tout ce qui entre dans mes yeux est confidentiel.
Ne me dites pas ! Ne me dites pas vous que vous m’aimez ! Consternation.
Votre constellation était propice à la déclaration de mes jours comptés en années d’abnégation.
Refus.
Solitaire né.
Me décririez-vous le ciel ? Pour voir…
Chaque nuage est un pixel d’azur planant sur les fresques marécageuses, d’où l’on se donne, boueux, les bras implorant la mort, ce besoin de mettre un terme à l’agonie. Seigneur d’yeux, vois tes mères, tes filles, nos sœurs, nous tous éperdument hagards et silencieux !
Moribondes amours.
Solitaires sécrétions bibliques.
Ma chair, je nous débarrasse de la vie, de sa forme la plus impure !
Suicidé, sans corrélations expérimentales avec l’avenir certain du bonheur, je touche à tout : le sang, les veines. Mes artères me conduisent aux épanchements de l’exécution publique.
Vous aimez comme un étang. Vous goûtez à l’amoncellement de mes peines sans les charrier.
La moindre clause, dès lors, je l’accepte.
Je vous débarrasserai de nos cheveux gris.
Les volets symptômes de la conscience prosaïque ont recraché la lumière plus de mille fois. La pièce principale est plongée dans la nuit. Le complot est ourdi, les rats seront invités à assister au festin offrande, lorsque le sang noir inondera enfin tes joues. Les larmes vieillissent mal d’être abandonnées dans le réservoir oublié des souvenirs en bichromies. L’âme disparaît au fond des miroirs à deux tons. Trois mouvements de cils, de langue à pénétration horizontale et le tout est joué.
L’exploitation systématique du silence est un rêve machinal.
Tes brebis à deux têtes sont des âmes pures éplorées. Tu n’es pas un loup, tu es un monstre servile, c’est ce fond sonore que déploie ta gorge sur le givre. Tu n’écoutes pas, tu ne t’exposes pas, tu ne vois pas que chacun est multiples facettes. Tu bois à la source des bontés afin de réhydrater tes maux, souffrances que tu ne veux pas reconnaître. Ton destin est de poix. La source est intarissable, d’autres s’y abreuveront, ton cœur mauvais s’éteindra alors que tu ne l’auras jamais entendu battre plus d’une fois. Le dernier spasme sera ta prison éternelle. Nous viendrons te visiter, observant ta douleur autrefois intrépide et aujourd’hui déchue. Tes yeux auront préalablement été arrachés.
As-tu imaginé que s’éloigner c’était prendre de la hauteur ? Tu nous as laissés là-haut, aveuglé que tu étais, par l’incandescence de ton costume de paille.
La conjugaison des surefficiences suffit-elle à expliquer la tétanisation, l’intensité de la soie, l’infusion de la voix en intraveineuse ?