Noces d’émeraude

 

 

Lorsque les mots émergent du néant incorruptible

Ils commencent par dire

D’abord on dit ce qu’on dit

Et bien souvent ça s’arrête là ça dure la vie

Mais comme l’enfer est pavé d’incompréhensible

Les meilleurs d’entre nous lâchent l’affaire

Et finissent par faire ce qu’ils disent

En parlant moins

 

Lorsque la prière remplace l’impossible sagesse

Elle s’automatise

D’abord on ne pense plus ce qu’on pense

Et bien souvent ça s’arrête là ça dure la vie

Mais sur les routes du paradis

Pavées de bénitiers comme des nids de poule

Certains s’emmêlent le chapelet

Autour de tentations binaires

 

Lorsque la peur désenchante l’ambition primale

Elle supprime la danse des corps

Alors on murmure encore un peu

Et bien souvent ça s’arrête là ça dure la vie

Mais lorsqu’on voit au travers des barreaux

On damne les pions serviles

Et vantant son âme aux plus offrants

On rame plus fort qu’un orage de bile

 

Lorsque la fin comprend que l’amour a fait le mort

La haine émerge du néant incompressible

Le vieillard écume l’eau à la bouche

Comme la pluie sur l’humus retourne à ses entrailles

Mais comme le vieux pense ce qu’il pense

Et que la vieille dit ce qu’elle dit

On voit des corps qui dansent

Sous l’orage

 

 

 

Cribas 22.06.2025

 

 

 

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