A la lumière d’un seul jugement

C’est le présent qui me juge

Une tempête de neige poursuit mes faux pas

Qui s’effacent

Le ciment de mon existence

Fait de larmes, de sable et de mirages

Derrière moi

C’est la rage dans les yeux

Que j’avance, et sa chienne de vie

Qui m’irrite

Elle me juge

Ignorant mes propres rancunes

Elle agite celles qui la persécutent

C’est le soleil

Dans le magasin de mes yeux

Que son plein chargeur redoute

C’est la devanture de mon âme

Tirant les balles réelles

Du reflet de sa morne aventure

J’en ai fait du chemin

Et dans des lacets d’insomnies

J’ai vu déraper mon destin

C’est le passé qui nous juge

Une tempête de neige poursuit nos pas

En fissurant la glace

Du ciment fragile de nos vies

Faites de larmes, de sable et de mirages

On en reparlera

C’est les yeux dans le vague

Que j’avance, et l’ébriété de sa vie

Qui m’invite

Elle me juge

Racoleuse de masculines réactions

Elle agite le drapeau des persécutions

C’est le soleil

Sur le filtre de sa peau

Mon rayon laser habitué aux réseaux

C’est sous l’appentis où gît son âme

Que ses reels

Reflètent notre morne aventure

Elle en a fait du chemin

Depuis l’hystérie

De nos lobotomies

Le futur des morts

Les passants passés en enfer

Nous défèrent à la barre

Nous assommant d’histoire encore

Nous aimerons-nous d’abord

Pour le sexe ou tout autre projet

Oublierons-nous le rejet

La brume acide des cimetières

Les déjections dégénérées

De génération en génération ?

C’est le présent qui nous juge

Et le passé et le futur

Et le présent

Le passé et le futur

Le présent

Le futur et le passé

Le passé

Le présent futur

Le passé

C’est l’horreur qui nous jugule

L’incompréhension

La sauvagerie

La bêtise

La jeunesse

L’incongru

La philosophie

Les improductifs

Les privilégiés

Les nantis

Le néant

C’est la sauvagerie

Qui nous juge

Cribas 08.08.2025