Le barde itinérant ou Le négociant en vers sur son radeau

Alors que le temps file

Et que sa bobine cynique traverse le chas de mon verbe pointu

Je rôde, absent servile, sur les canaux

De l’or en poudre me tombe des sourcils

J’ai du bleu aussi            

Dans le sang

Et j’ai de l’or dans les doigts, et je tire sur la corde des fourneaux

Et j’ai de la corne sous les phalanges

Toute la beauté je m’en arrange

Le radeau tangue sous mes statues, mais dans son sillage

C’est le monde entier qui se noie

Dans un râle

Abattu, transmuté

Tel l’oiseau liberté autrefois,

Bleu du plomb dans l’aile aujourd’hui

On peut tout dire tout faire

Même mourir a son choix

Alors que le temps file

Et que les vers scintillent dans l’obscurité

Loin des temples qui brillent de mille médias

A toute vitesse

Loin des champs basses fréquences de l’obscurantisme

Où paissent les peuples magnétisés

Alors que le temps file

Et que les aiguilles perdent le nord

Les girouettes sifflent dans tous les sens

Pour avoir raison                   

Une dernière fois encore.

Cribas 16.04.2023

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