Confessions d’un clavier

 


C’est un scribe sans papyrus. Un papyrus hors de Tebtunis. C’est le temple d’une civilisation oubliée. Le silence suivant l’apocalypse. Le sable de Sardaigne enfermé dans une fiole. Un flocon de neige errant, dans une sphère globale. C’est la vitrine étouffante, d’une boutique de souvenirs. Une piste de danse tracée dans la neige éphémère. Une mer asséchée, gisant sur le lit de son cratère. Une exoplanète inaccessible.C’est une nature dépecée par les strates de la guerre. C’est un univers émondé.Un suicide à la posologie mal dosée. Une solitude rendant la monnaie de sa pièce. C’est le code inaudible et charabiesque, que blablate une oreillette piratée.C’est l’hominidé trifouillant dans son nombril froissé. C’est l’homme mis à l’index, la femme montrée du doigt. C’est l’exclamation frelatée de la joie.

Le tapotement de ma chair plastique, cliquetis keyboarderline.

C’est la métaphore soudaine d’une île inconnue. C’est un poète refusant l’exil. C’est la vie ne souffrant plus, d’être sans lendemain. C’est un démon surpris, piégé dans la glace. Le cliché des idées noires, retouchée par une I.A. La peur débarquée dans sa rade d’ennui. C’est en chaque parole le rythme d’une musique. C’est un dernier train, tard dans la nuit.C’est le dessin multicolore émergeant d’une couche de peinture noire. Le défibrillateur des lundi matin.C’est la chaleur humaine et son manteau de gloire. Sa rage tiède au creux de la main.C’est la lune qui s’éteint sur les lampadaires. Un masque de suie craquelé de soleil.C’est le jour qui se lève sur une nuit hurlant à la mort sa défaite.

Le tapotement de ma chair plastique, cliquetis keyboarderline.


Cribas 15.08.2024

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