Tu n’auras jamais su qui j’étais. Et c’est sûrement tant mieux. Les effusions ça m’a toujours fait gerber, j’ai appris à les éviter. Une certaine forme de sagesse à retenir, la méchanceté, cette autre vérité, dans un monde de débiles fragilisés par les discours écrits à la va-vite et au stylo effaceur.
Effacée, la vérité fragile tout au fond du citoyen à la con. Le mensonge agile façonne le discours propice au bien-être.
Victoire d’une propagande invisible à l’œil nu. On ne voit bien qu’avec les couilles.
Alors ne dis pas que tu t’en bats les couilles, juste pour me blesser. Je salue, le courage de la preuve, et la pieuvre du courage.
Je t’écoute. Je suis à l’écoute. Je n’ai pas toujours été ainsi, et tu ne sais pas qui j’étais alors je n’insiste pas.
Plus je t’écoute et plus je me tais, et plus je me tais moins j’existe, et moins j’existe plus tu sembles prendre plaisir à planer au-dessus de mon être insignifiant.
C’est dans la nature de la chose mâle, de forcer l’existence de l’excitation. Exciter l’existence de la chose.
Faire le mort est un geste d’amour. Mais l’amour, ou à minima tenter d’aimer l’anima, n’a jamais supplanté l’instinct de survie.
Plus je t’écoute et plus je me tais, et plus je me tais moins j’existe, et moins j’existe plus tu sembles prendre plaisir à planer au-dessus de mon être insignifiant.
Mon silence est le même depuis mille ans
Je pourris dans les têtes
Lorsque vous me rencontrez c’est que vous cherchez l’habitant
D’un regard vide
Je questionne je torture, je répands ma solitude
Je cloisonne les sens au fur et à mesure
Tu n’as jamais cherché à savoir, qui j’étais. Apeurée, tu me juges. Désobligeante.
Tu me lis en diagonale, comme à peu près tout ce tu touches. Facilité crasse de l’intelligence sentinelle.
Sur la colonne de la tour les rats aux vagues des marées s’écrasent au pied de la tourelle, tandis que dans le fracas de l’oubli les horizons déchus oublient de se morfondre.
On ne voit bien qu’avec l’écoutille.
Tu ne sauras jamais qui je suis. Et c’est assurément tant mieux. L’ordre des choses humaines abhorre le cercle vicieux de l’abstraction, et le binarisme des révolutions.
Mon silence est le même depuis mille ans
Je pourris dans les têtes
Lorsque vous me rencontrez c’est que vous cherchez l’habitant
D’un regard vide
Je questionne je torture, je répands ma solitude
Je cloisonne les sens au fur et à mesure
Je me cogne aux portes taillées par politesse dans les murs
Les semblants d’ouverture m’éborgnent
Les stores déroulent la perfection d’une histoire qui défoule
Les volets clos
Sur la colonne de la tour les rats aux vagues des marées s’écrasent au pied de la tourelle, tandis que dans le fracas de l’oubli les horizons déchus oublient de se morfondre.
J’écoute
Les jours qui s’ouvrent
Dans le reflet de l’écoutille fermée
Sur la colonne de rats, les marées vagues s’écrasent dans un fracas de tours déchues et oubliées, tandis que l’horizon cloisonne
Les jours qui suivent
Cribas 18.03.24