La vérité n’existe pas
Elle ne sert qu’à clouer le bec
Des vérités volent mieux qu’une
Cribas 04.2022
La vérité n’existe pas
Elle ne sert qu’à clouer le bec
Des vérités volent mieux qu’une
Cribas 04.2022
Les années qui passent
Les amours lasses et la météo
Une fois rasés les idéaux
C’est ce qu’il reste,
C’est vu d’en haut de sa vie à peu près tout
Ce qui insiste encore,
Posé sur une haie comme un futile oiseau
De quoi parler encore ?
Par les temps qui courent, du coup
Si ce n’est du frisson dans sa plus belle robe
Glissant sur nos colonnes vertébrales
Lorsque Satie un soir pour l’exemple
Hypnotise en soufflant depuis un haut-parleur
Dans les pales livides d’un Smartphone ventilateur
L’individu alité en ce monde
Joue dans la tourbe avec sa toupie
Pas étonnant dès lors qu’on les voit qui s’embourbent
Nos souvenirs d’hélices,
Nos enfances meurtrières desquelles plus rien ne dépasse
Si ce n’est quelque lâche munition livrée au canon des rapaces
Nos idéaux lissés en chien de fusil
Les haines passées et le temps qu’il fait aujourd’hui
Demain matin tard dans la nuit
Une loi sera votée et les règles auront changé
Nos existences volées
De quoi parler encore dans l’onde silencieuse
Posée sur une herse comme un citoyen crevé
Du haut du pneu jusqu’à l’essieu
Les années passent
Les idéaux se lassent c’est toujours la même météo
Vu d’ici c’est tout ce qu’il reste
Les rapaces avec dans leur bec de petits morceaux
Leurs proies édentées ensanglantées sous la pluie
Des petites gens en cirés jaunis se prenant pour de joyeuses averses
Dansant sur leurs congénères cadavres nés pour la vie au cœur de la tempête
Cribas 06.04.2024
Tu n’auras jamais su qui j’étais. Et c’est sûrement tant mieux. Les effusions ça m’a toujours fait gerber, j’ai appris à les éviter. Une certaine forme de sagesse à retenir, la méchanceté, cette autre vérité, dans un monde de débiles fragilisés par les discours écrits à la va-vite et au stylo effaceur.
Effacée, la vérité fragile tout au fond du citoyen à la con. Le mensonge agile façonne le discours propice au bien-être.
Victoire d’une propagande invisible à l’œil nu. On ne voit bien qu’avec les couilles.
Alors ne dis pas que tu t’en bats les couilles, juste pour me blesser. Je salue, le courage de la preuve, et la pieuvre du courage.
Je t’écoute. Je suis à l’écoute. Je n’ai pas toujours été ainsi, et tu ne sais pas qui j’étais alors je n’insiste pas.
Plus je t’écoute et plus je me tais, et plus je me tais moins j’existe, et moins j’existe plus tu sembles prendre plaisir à planer au-dessus de mon être insignifiant.
C’est dans la nature de la chose mâle, de forcer l’existence de l’excitation. Exciter l’existence de la chose.
Faire le mort est un geste d’amour. Mais l’amour, ou à minima tenter d’aimer l’anima, n’a jamais supplanté l’instinct de survie.
Plus je t’écoute et plus je me tais, et plus je me tais moins j’existe, et moins j’existe plus tu sembles prendre plaisir à planer au-dessus de mon être insignifiant.
Mon silence est le même depuis mille ans
Je pourris dans les têtes
Lorsque vous me rencontrez c’est que vous cherchez l’habitant
D’un regard vide
Je questionne je torture, je répands ma solitude
Je cloisonne les sens au fur et à mesure
Tu n’as jamais cherché à savoir, qui j’étais. Apeurée, tu me juges. Désobligeante.
Tu me lis en diagonale, comme à peu près tout ce tu touches. Facilité crasse de l’intelligence sentinelle.
Sur la colonne de la tour les rats aux vagues des marées s’écrasent au pied de la tourelle, tandis que dans le fracas de l’oubli les horizons déchus oublient de se morfondre.
On ne voit bien qu’avec l’écoutille.
Tu ne sauras jamais qui je suis. Et c’est assurément tant mieux. L’ordre des choses humaines abhorre le cercle vicieux de l’abstraction, et le binarisme des révolutions.
Mon silence est le même depuis mille ans
Je pourris dans les têtes
Lorsque vous me rencontrez c’est que vous cherchez l’habitant
D’un regard vide
Je questionne je torture, je répands ma solitude
Je cloisonne les sens au fur et à mesure
Je me cogne aux portes taillées par politesse dans les murs
Les semblants d’ouverture m’éborgnent
Les stores déroulent la perfection d’une histoire qui défoule
Les volets clos
Sur la colonne de la tour les rats aux vagues des marées s’écrasent au pied de la tourelle, tandis que dans le fracas de l’oubli les horizons déchus oublient de se morfondre.
J’écoute
Les jours qui s’ouvrent
Dans le reflet de l’écoutille fermée
Sur la colonne de rats, les marées vagues s’écrasent dans un fracas de tours déchues et oubliées, tandis que l’horizon cloisonne
Les jours qui suivent
Cribas 18.03.24
Je pourrais écrire un poème. Que je nommerai autrement
Comme avant ?
Dis t’as pensé quoi ? De moi dans les limbes, d’avant ?
Sais-tu qui je suis ? A quoi ça rime tout ça avec toi, et maintenant ?
Tant et tant de temps, et de questions qui passent,
En suspens
Je pourris sur la branche de mon espèce qui brinquebale, avec le suspense d’une arrière boutique installée à l’abri en sous-pente
Et je descends, et je fuite, et je pare à tout sans parapente je glisse et surtout je m’évente
Tout comme la neige désormais absente
Je t’absente,
Comme autrefois j’étais absinthe
Je pourrais écrire je t’aime comme un beau diable
Avec cet accent d’aujourd’hui,
Dément et jetable
Mais ce serait m’établir ailleurs qu’au fond d’une étable
Sache-le,
Aussi fort que je te demande pardon pour ce foin
De tous les diables je suis victime,
Et chafouin
Mais c’est pour toi que j’écris
La malfaçon de mon âme
Les contrefaçons de mon humble désespoir
Où l’homme périt
Sans son hash et son parano prurit
Je pourrais écrire bien plus vite
Un poème qui donne l’envie
D’ailleurs ou d’un soir
De s’asseoir ailleurs dans ma vie
D’êtres sur un banc derrière la vitrine léchée par les passants en quête d’amour
Mais c’est toi dans mon abîme
Qui ouvre le bal comme une infante à sa première boom
Et ce sera ma dernière leçon
D’amour ou ne sera pas !
Et je descends en toi, et je m’enfuis encore, et je glisse et je m’éventre
Mes lignes d’antan s’insinuent dans mes sinus fentes
Comme neige au nombril le soleil brûle en milliers de tes feintes
S’aimer dépend de nos milieux
Ou de leur refonte
Cribas 15.03.2024
J’ai dit mille fois ce que je n’ai jamais pu écrire. Tout corrompu que j’étais par le genre, par le style, par l’idée que j’avais de la mémoire.
J’ai parlé à dessein et j’ai écrit en vain : Jets d’encres frelatées.
Je n’ai pas d’éducation, j’ai rêvé tout seul dans mon ravin de vous livrer un jour mon accident.
La plupart du temps, de mes contemporains passés, un platane est une embûche. Pour moi l’arbre est un présent, auquel je cogne après d’invertébrés zig-zag en une ligne. Une ligne de conduite. J’aime frapper aux portes de la vie qui passe, perdue au hasard sûr, le sillon d’un disque.
J’ai le tronc dans les limbes, et je simule la tête dans les nuages. Pour faire croire. Pour exister à la sortie de virage entamée le vendredi.
L’humanité avale au compte goutte et par cycle, sa grenouille ébouillantée sous la cuisse de Jupiter.
Les lundi matin empestent l’homme entêté
Et les viols en réunion du mardi
J’aimerais tant
Etre un homme de mon temps dans le futur
Un rebelle révolutionnaire avant l’heure
Qui fait l’histoire en tuant des salopard.e.s effigies
J’aimerais détruire
Nos putains de statu.e.t.es.ts
Cribas 26.08.2023
Comme des milliers, voire des millions
De gens vivant au 21 ème siècle
Je ressens le vague à l’âme de l’être
En proie à d’éternelles prédations
Naguère le divin octroyait l’ivresse
Au peuple, et des aventures livresques
Là où je vis tout se livre à la liesse
Chaque solitude existe as the best
Déblatérer des sonnets aujourd’hui
Dans un shaker avec des mots futurs
C’est l’envie d’un retour comme on s’enfuit
Dans l’erreur je rêve aux anciennes aurores
Quand les rimes s’enchainaient à l’aube
Remaillant chaque visage pour un jour nouveau
Car bien sûr tout cela sonne faux
L’histoire maquille et remaquille ses forfaits
Des drapeaux rouge aux faux cils
Au bout du fil sans cesse il y a une guerre
Née de l’amour
D’une fée ou de son enfer
Les guerres de territoire s’exhibent sous la lune
Les frontières marquent à la culotte
Les rixes sont le fruit pourri que mûrissent les lâches
Le désespoir alcoolique se noie pour oublier sa flotte meurtrière
Né de l’amour
D’une fée ou de son enfer
Mort dans la haine
Sur terre à l’unisson
Cribas 13.05.23
Comme des milliers, voire des millions De gens vivant au 21 ème siècle Je ressens le vague à l’âme de l’être En proie à d’éternelles prédations
Naguère le divin octroyait l’ivresse Au peuple, et des aventures livresques Là où je vis tout se livre à la liesse Chaque solitude existe as the best
Déblatérer des sonnets aujourd’hui Dans un shaker avec des mots futurs C’est l’envie d’un retour comme on s’enfuit
Dans l’erreur je rêve aux anciennes aurores Quand les rimes s’enchainaient à l’aube Remaillant chaque visage pour un jour nouveau
Car bien sûr tout cela sonne faux L’histoire maquille et remaquille ses forfaits Des drapeaux rouge aux faux cils Au bout du fil sans cesse il y a une guerre Née de l’amour D’une fée ou de son enfer
Les guerres de territoire s’exhibent sous la lune Les frontières marquent à la culotte Les rixes sont le fruit pourri que mûrissent les lâches Le désespoir alcoolique se noie pour oublier sa flotte meurtrière
Né de l’amour D’une fée ou de son enfer
Mort dans la haine Sur terre à l’unisson
Cribas 13.05.23
Un jour je suis rentré chez moi
Y a bien longtemps ou un peu moins
J’sais plus, tout ça c’est de mémoire
D’intelligence artificielle
Celle d’un esprit binaire
Au garde à vous devant les femmes
Belles
Une hydre de zéro et de un
Mon cœur barbare entier pour toi
Je t’ai semblé immobile
A ne plus savoir où donner de la tête
Un jour je suis rentré chez moi
Au beau milieu d’une longue nuit
Oui Juste après t’avoir revue
Je suis rentré tout seul chez moi
Et seul devant mon dernier verre
Je me suis dit Merde la poésie
Merde la poésie
Merde la poésie !!
Un jour tu es rentrée chez toi
Il y a longtemps que je t’aime
Mais toi ton monde c’est là-bas
Derrière le seuil de mon âme blême
J’étais au volant
Avec l’excuse de ne pas rencontrer ton regard
Tes yeux insolents
Que j’aurais voulu croiser sur le quai d’une gare
Toi tu prends tous les trains
Pendant que moi je raccroche les wagons
Il y a longtemps que tes reins
D’or, émeuvent ma vague vie d’illusions
Un jour je suis rentré chez toi
Dans ta tête
Un dernier soir aux abois une balle
Dans ma tête
Cribas 01.05.23
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond
Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Les vieux ridicules
Se congratulent en mirant leurs ridules
Dans l’onde du reflet de leurs souvenirs communs
Et passant d’un âge à l’autre
Fièrement, aveugles à leurs propres boniments
Ils boivent le même thé
Dans la bulle d’à côté
Comme si l’automne
De rien n’été
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Les adolescents aux mots fluents
S’en vont vers leur veuve noire
Dévorés par le vide à l’affût d’un autre message fleuve
Ils tâtonnent dans le noir
En quête d’un totem influenceur
Et fièrement tels de vieux arrivistes
Pour le recul et l’histoire aucun regard
Ils boivent la même boisson
A même la veine du taureau
Comme si la liberté
De Sitting bull
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond
Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Les enfants ces montres de cire
Se dégagent avec force
Et grand peine de leur moule
La mèche allumée les fera pâlir
Lorsque la nuit sur leur écorce
Eblouira parmi la foule
La bougie de leurs souvenirs
Un jour le passé fera place au futur
Et dans ces jours cathédrale
Nous sommes vieux et ridicules.
Le pathétique, le pathétique, le pathétique
Il faut être salement lucide
Pour ne plus jamais être en empathie
Avec les âmes cathartiques de ce monde
Ou
Dans le fond
Etre dans le fond
Une luciole aux lueurs atroces et lucides
Cribas 23.04.2023
Alors que le temps file
Et que sa bobine cynique traverse le chas de mon verbe pointu
Je rôde, absent servile, sur les canaux
De l’or en poudre me tombe des sourcils
J’ai du bleu aussi
Dans le sang
Et j’ai de l’or dans les doigts, et je tire sur la corde des fourneaux
Et j’ai de la corne sous les phalanges
Toute la beauté je m’en arrange
Le radeau tangue sous mes statues, mais dans son sillage
C’est le monde entier qui se noie
Dans un râle
Abattu, transmuté
Tel l’oiseau liberté autrefois,
Bleu du plomb dans l’aile aujourd’hui
On peut tout dire tout faire
Même mourir a son choix
Alors que le temps file
Et que les vers scintillent dans l’obscurité
Loin des temples qui brillent de mille médias
A toute vitesse
Loin des champs basses fréquences de l’obscurantisme
Où paissent les peuples magnétisés
Alors que le temps file
Et que les aiguilles perdent le nord
Les girouettes sifflent dans tous les sens
Pour avoir raison
Une dernière fois encore.
Cribas 16.04.2023
Si je ne suis jamais devenu adulte, c’est que j’ai rapidement compris que ce n’était pas de cette manière que j’allais pouvoir grandir.
Cribas 07.2022